27 Rue Marsoulan, 75012 Paris 01 44 68 92 29
Formation de l’acteur devant la caméra

Objectif de cette formation


Acquisition des techniques spécifiques indispensables au travail face à la caméra pour préparer l’acteur aux castings et à son insertion dans le milieu du cinéma.

Prérequis / Effectif / Conditions d’admission


Cette formation est à accessible à toute personne majeure ayant au moins une année d’expérience de plateau (théâtre ou cinéma).  L’effectif du groupe est compris entre 12 et 20 stagiaires. L’accès en formation est soumis à la signature d’un règlement intérieur et le paiement des frais d’inscription de 75 €.

Mode d’évaluation


Votre travail sur le plateau fait l’objet d’une évaluation permanente du début à la fin de votre formation. N’hésitez pas à en consulter le détail dans la rubrique « Votre parcours au Studio » dans l’onglet « pédagogie ».


Les horaires et tarifs


Ce cursus comprend deux ateliers par semaine de 18h30 à 22h : travail face caméra (lundi soir) + improvisation (jeudi soir).

Les personnes qui ont déjà une solide expérience d’improvisation peuvent suivre uniquement l’atelier de travail face caméra. Le tarif est de 175€ pour l’atelier caméra seul et de 235€ pour les deux.

Présentation de la formation


L’acteur de cinéma n’exprime pas ses sentiments de la même manière, suivant qu’il est filmé en gros plan ou en plan américain : il varie son jeu d’une expression pratiquement neutre à une légère extériorisation de ses émotions. Mais dans tous les cas, l’expressivité sera toujours plus sobre qu’au théâtre et sans aucune projection. Par exemple, en gros plan, toute émotion forte, projetée, apparaîtrait très vite comme un jeu grimaçant. Pour les acteurs de cinéma, le jeu dans l’espace sera aussi déterminé par l’angle de vision avec des limites de cadre variant suivant l’objectif.


L’acteur aura donc intérêt à connaître certains points techniques comme les différentes focales des objectifs. L’un des points essentiels est l’intériorité émotionnelle vécue et donc ressentie par le comédien, d’une manière sincère et juste. Il pourra alors s’appuyer sur cette intériorité pour jouer et graduer son expressivité en fonction de l’échelle des plans.


Pour toutes ces raisons, le travail face à la caméra nécessite donc une formation spécifique.


Nécessité d’un double apprentissage : le jeu et la technique caméra


Souvent, sur le plateau de cinéma, l’acteur « d’instinct » joue en se mettant dans une situation d’entrée de jeu, sans aucune construction. Mais le cinéma exige de nouvelles prises du plan jusqu’à ce que le réalisateur considère qu’il a obtenu ce qu’il veut. L’acteur d’instinct présente deux qualités : la fraîcheur de jeu parce qu’il vit ce moment comme une première fois, et l’imaginaire parce qu’il développe par son identification immédiate un jeu inventif. Il se laisse surprendre par la situation et utilise cet effet de surprise comme un moteur de jeu.


Malheureusement, la deuxième prise ou la répétition devient souvent une pâle imitation de la première parce que l’acteur n’a plus le même investissement, et que le tournage ne se déroule plus dans des conditions identiques : il y a assèchement et perte de jeu ; c’est ce qui explique l’obligation d’une méthode de travail et de construction du personnage dans une situation définie.


Mais cela n’est pas la seule raison de la nécessité d’un apprentissage du jeu de l’acteur face à la caméra. Si le comédien ignore l’ajustement de son expressivité suivant l’échelle des plans, le réglage de la vitesse et de l’amplitude d’un geste suivant la focale, la forme trapézoïdale du champ, il devra apprendre cette technique directement sur le plateau, ce qui est maintenant difficile puisque les tournages aujourd’hui se déroulent sous la contrainte d’un planning beaucoup plus serré.


De même, si l’acteur n’est pas entraîné à se présenter avec aisance devant une caméra, il échouera à chaque
casting.


Le travail de l’acteur peut se différencier selon deux grands courants suivant les méthodes de travail du réalisateur :



  • ​Celui qui utilise la méthode de placement en donnant ses marques et son jeu à chaque acteur qui devra jouer avec ces repères et ces indications dans l’espace. Sa liberté va donc être limitée, puisqu’il doit se placer à des points précis et même quelquefois se déplacer et agir dans un cheminement jalonné. Cette méthode est indispensable si la scène est prévue avec des mouvements de caméra compliqués, et un éclairage précis sur des points d’espace spécifiques.

  • Celui qui préfère utiliser l’imagination de l’acteur, qui lui demande donc d’improviser la scène et qui la filme ; ou qui, à partir de ces propositions, fixe le jeu de la scène.


C’est pourquoi le jeu par l’improvisation est essentiel dans la formation, comme le jeu placé. De même, le retour-caméra permet de progresser dans son interprétation.


Tout en sachant que son propre jugement ne peut pas être objectif et que c’est l’avis du réalisateur qui compte. C’est pourquoi le travail de l’acteur est filmé.


 

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Contenu de formation : Deux ateliers par semaine
Atelier de jeu face caméra et préparation casting  / Atelier d’improvisation


Pratique du jeu devant la caméra


L’art de jouer dans un film réside dans la capacité des acteurs à ne pas surjouer devant la caméra, mais d’être quelqu’un d’autre, naturellement. C’est en travaillant sur les points essentiels du jeu : l’écoute, savoir donner et recevoir, la concentration, l’acceptation totale des circonstances données, l’objectif, et les actions, que l’acteur arrivera à « vivre une situation avec sincérité, dans le cadre de circonstances imaginaires… ».  Il s’agit de trouver un jeu vrai, sincère et spontané, une forme de non-jeu, où il concentre toute son attention sur son partenaire pour établir un vrai rapport, qui est la clé de la créativité. Et il doit retrouver cet état, même après dix prises.


Pour que la caméra puisse réellement lire les pensées du rôle, l’acteur devra cesser de penser, ressentir, agir et réagir en tant qu’acteur, pour laisser le personnage penser, ressentir, déclencher des actions et tout cela, comme si c’était la première fois. L’acteur doit ainsi oublier la fin d’une scène pour que le personnage la vive véritablement dans une succession d’instants.


L’acteur doit connaître la spécificité du jeu devant la caméra. Il est donc nécessaire qu’il appréhende les techniques de tournage qui interfèrent sur son interprétation (comme les différentes focales des objectifs, la profondeur et les limites de champ, mais aussi qu’il connaisse la terminologie du cinéma comme l’échelle des plans, les mouvements de caméra ainsi que les conditions de tournage sur un plateau…). Il intégrera ces contraintes techniques dans son interprétation pour maîtriser son expressivité émotionnelle, sa gestuelle, ses déplacements.


Nous aborderons la construction d’un rôle extrait d’un film par le biais de l’improvisation pour finir par l’interprétation d’une scène écrite de ce film.


 


Il faut que l’acteur soit capable :



  • ​À partir d’un scénario de se construire un personnage en cherchant les éléments de construction du rôle (d’un point de vue physique avec le métier, l’âge, le milieu…, mais aussi d’un point de vue psychique avec quelques traits de caractère positifs et négatifs et aussi le passé du personnage), de cerner rapidement la situation pour en comprendre les enjeux et donc définir les objectifs de chaque personnage pour qu’il agisse, et de chercher l’évolution du personnage dans la scène pour réussir ses intentions.

  • ​D’apprendre un texte dans un temps très limité.

  • ​De savoir se préparer seul.​

  • De préparer son jeu sans indication du réalisateur.​

  • De proposer un jeu émotionnel sobre comme le travail en gros plan qui oblige l’acteur à une expressivité neutre.

  • De bouger et d’agir dans un espace délimité par l’angle de vision et par la zone de netteté, sans sortir du champ. Plus l’angle est serré, plus il faut apprendre à bouger dans un espace très limité pour ne pas rester figé.​

  • D’être disponible dans le jeu et dans les différentes demandes du réalisateur.

  • ​D’improviser sur une situation.​

  • De rejouer une scène dix fois en retrouvant à chaque fois son état.​

  • D’élaborer une méthode de travail.​

  • D’être créatif et donc imaginer un jeu logique et des actions.

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Acquisition des connaissances techniques indispensables à l’acteur pour jouer devant la caméra.


Il faut que l’acteur connaisse :



  • Les choix de découpage du réalisateur : découpage en plans multiples ou en plan-séquence (caméra fixe ou en mouvement).​

  • Le champ-contrechamp.​

  • Les mouvements de caméra.

  • La lumière.​

  • L’échelle des plans.

  • Les différentes focales et leur angle de jeu.​

  • La réalisation technique du film : les répétitions, le tournage d’un plan, le montage.


Exercices d’application des éléments techniques pour jouer devant la caméra.
L’acteur expérimentera :



  • Les limites du cadre suivant les focales de l’objectif.​

  • Le travail sur le hors-champ pour faire exister un élément invisible.

  • Le travail en profondeur de champ pour apprendre les limites de netteté du champ.

  • Les regards (angle et distance) pour apprendre à les placer par rapport à la caméra.​

  • Le regard caméra.​

  • La gestuelle pour comprendre qu’elle est différente suivant la grosseur du plan.​

  • La décomposition du geste en deux plans ou comment savoir reconstituer le mouvement avec le même rythme et le même geste.

  • Le mouvement en général qui demande à contrôler sa vitesse (comme lorsqu’on se lève d’une chaise).​

  • La vitesse de déplacement dans un cadre suivant la focale de l’objectif.​

  • Les mouvements dans le cadre fixe pour maîtriser les limites de champ, du gros plan au plan d’ensemble qui demande la maîtrise de la forme trapézoïdale du champ.​

  • Les entrées et les sorties de champ.​

  • Les déplacements avec les mouvements de caméra, pour expérimenter l’accompagnement de la machinerie.​

  • Les marques au sol pour les déplacements réglés de l’acteur suivant la lumière ou le mouvement de la caméra.

  • Le placement de l’acteur suivant la lumière pour apprendre à la saisir pour lui-même et pour son partenaire de jeu.

  • La répétition du même déplacement, du même geste pour les nombreuses prises d’un même plan.


L’acteur développera son jeu cinéma dans des scènes improvisées ou écrites en cherchant :



  • La qualité émotionnelle suivant l’échelle des plans (il faut apprendre à régler son expressivité suivant la grosseur du plan).​

  • L’action dans une situation donnée.​

  • L’action dans un cadre avec une gestuelle visible ou invisible.​

  • Le rapport à l’espace et aux objets.​

  • Les propositions dans le jeu.


Dans la deuxième partie de l’année, les acteurs choisiront un rôle dans un film intéressant avec une scène forte qu’il est possible de tourner.
Le rôle sera construit par improvisation. Puis cette scène sera interprétée à leur manière et non comme une copie fidèle de l’original pour être intégrée dans la bande démo.


Les acteurs expérimenteront aussi l’écriture d’un scénario de cinq minutes suivi du tournage et du montage de ce film pour comprendre ce qu’est une réalisation et combien les rapports entre les comédiens et le réalisateur sont complexes. De même, les acteurs devront écrire et jouer une scène originale qui sera filmée pour pouvoir l’utiliser aussi dans leur bande démo.


Cet atelier est lié à l’école des réalisateurs cinéma du Studio. Certains exercices du cours d’acteur devant la caméra sont tournés par les élèves réalisateurs. Par ailleurs, ils ont des exercices de tournage et aussi deux courts-métrages à réaliser. Ils demandent donc aux acteurs de participer à tous ces projets pendant leur année de formation à la réalisation.